Sécurité et Gripen : le PEV pèse les arguments

Sécurité et Gripen : le PEV pèse les arguments

L’assemblée des délégués a eu lieu aujourd’hui à Olten lors de la journée thématique du Parti Evangélique Suisse (PEV) dédiée à la «Sécurité en Suisse». Les délégués ont vivement débattu de la nécessité de l’achat des Gripen et de son apport pour la sécurité nationale, avant de se résoudre à proposer la liberté de vote.

Lors de leur assemblée de délégués d’aujourd’hui, les délégués du PEV traitèrent un sujet de votation du 18 mai : l’achat de nouveaux avions de combat Gripen. Une des principales questions débattue était la pesée entre l’importance de l’investissement et l’absence d’une menace concrète justifiant l’achat de nouveaux avions de combat.

 

Méfiance face à une menace pas claire

La méfiance du PEV à l’encontre du projet Gripen n’est pas nouvelle. Suite au feu vert du Parlement pour l’avion de combat en septembre dernier, Maja Ingold, Conseillère nationale (PEV, ZH) s’était déjà montrée sceptique : « Dans tout ce débat, je n’ai jamais entendu d’explication concluante pour quelle menace concrète il était nécessaire d’avoir de nouveaux avions de combat ». En vue des moyens financiers restreints, l’armée devrait orienter ses priorités sur les menaces les plus probables, expliqua alors Maja Ingold.

Le « Comité Libéral Non au Gripen » ainsi qu’un comité rose-vert avait fait un référendum contre l’achat planifié du Gripen. Le 18 mai 2014 le peuple devra se prononcer sur le fonds Gripen destiné à acheter 22 avions de combat. 

 

Ressources actuelles suffisantes

Heiner Studer, président du PEV, ne mâcha pas ses mots lors de son intervention contre l’achat du Gripen: « Les Forces aériennes actuelles sont en mesure d’accomplir leurs tâches de police de l’air. » De ce fait il n’y aurait pas lieu d’accroître les capacités de combat et le développement de l’armée serait un projet de réforme qui aura des effets considérables. Il faudrait donc d’abord redéfinir les tâches des Forces aériennes. L’achat des 22 avions Gripen coûterait environ 3,1 milliards de francs aux contribuables. A ce montant s’ajouteraient plusieurs milliards de francs d’entretien et de fonctionnement, « une somme gigantesque qui serait immobilisée à long terme et qui manquerait ailleurs », critiqua Heiner Studer. Des domaines tels que la formation, les transports publics, les œuvres sociales, l’environnement et l’aide au développement qui en souffriraient. Des mesures d’économies douloureuses en seraient la conséquence probable. M.Studer conclut en affirmant « Il est urgent de ne pas se précipiter en ce moment. Définissons d’abord les tâches de nos Forces aériennes et décidons ensuite sur une base claire ».

 

Nécessité de remplacer des avions surannés

Le défenseur du Gripen Jakob Büchler (PDC, SG), Conseiller national et président de l'Association pour une Suisse sûre rétorqua qu’il n’était pas possible d’assurer la sécurité aérienne avec les „vieux avions“. Les 54 anciens avions de type « Tiger » devraient urgemment être remplacés, selon lui. Pour assurer notre neutralité et l’attractivité de la Suisse pour des conférences comme le WEF ou la conférence de Montreux sur la Syrie, il serait donc nécessaire d’avoir suffisamment de moyen pour assurer la défense de notre espace aérien nous-mêmes, expliqua M.Büchel.

 

Les arguments principaux du débat qui suivit portaient sur les besoins de sécurité et les exigences données aux Forces aériennes, l’évolution des coûts de l’armée et la nécessité de s’assurer pour les années à venir. Les délégués furent partagés, ce qui donna un vote de 48 contre 46 en faveur du Gripen, avec 5 abstentions. Face à ce résultat équilibré, le président proposa la liberté de vote qui fut acceptée par une majorité claire des délégués.

 

Un congrès extraordinaire sur le sujet de la « sécurité en Suisse »

La journée thématique du PEV était placée sous le titre « Sécurité en Suisse ». Le matin différents aspects touchant à la politique de sécurité suisse furent abordés avant que les délégués déterminent, l’après-midi, la consigne de vote sur l’achat du Gripen.

 

Olten, le 25 janvier 2014 / jdr/cm/fb

 

Images de la journée thématique