Pour un espace public ouvert aux croyants

Pour un espace public ouvert aux croyants

Manifester ses convictions en public est un droit mais aussi une vraie valeur ajoutée pour notre société.

Licenciées. Deux britanniques l'ont été, parce qu'elles avaient eu le tort de porter une petite croix trop visible autour du cou. L'une était employée de British Airways, l'autre infirmière  dans un hôpital  public. Après avoir épuisé sans succès les voies de recours au Royaume-Uni pendant six ans, les deux femmes ont décidé de présenter leurs cas devant la Cour européenne des droits de l'homme. Le Royaume-Uni risque fort de se voir condamner pour violation de la liberté religieuse.


Ces affaires illustrent bien l'hypersensibilité qui existe en Europe concernant l'expression des convictions religieuses. En Suisse,  si la situation reste globalement favorable, la pression sociale envers ceux qui partagent publiquement leur foi est aussi bien réelle et les autorisations officielles pour accéder au domaine public ne sont pas toujours faciles à obtenir.
Face à cette tendance, il est important de rappeler que la liberté de manifester ses convictions en public – y compris de partager sa foi – est un droit. Le droit international est clair à ce sujet. Le droit suisse également, comme l'a rappelé le Tribunal fédéral (ATF 125/369).


Mais au-delà du droit, il est important que nous expliquions aussi que le partage des convictions religieuses constitue une vraie valeur ajoutée pour notre société : car il y a aussi un droit pour le public de savoir et d'entendre une des réponses possibles aux questions existentielles. Une société qui rejette le spirituel hors de son espace public est une société qui s'appauvrit. Continuons donc de nous engager pour la liberté religieuse et pour un espace public ouvert aux croyants !

 

Michael Mutzner, secrétaire général adjoint du Réseau évangélique suisse (RES) et l’auteur du document «Liberté d’expression religieuse».