Non à l’abrogation du service militaire obligatoire, Non à davantage de travail du dimanche et de nuit, Oui à la loi sur les épidémies

Le Parti Evangélique Suisse (PEV) rejette l’initiative populaire « Oui à l’abrogation du service militaire obligatoire » et le changement des heures d’ouverture des shops des stations-service. Par contre, il accepte la révision de la loi sur les épidémies. Voici les décisions prisent par l’assemblée des délégués de ce samedi à Schaffhouse.

L’assemblée des délégués du PEV Suisse s’est tenue ce samedi à Schaffhouse. Après une introduction méditative et des mots de bienvenue, le programme débuta avec l’initiative populaire « Oui à l’abrogation du service militaire obligatoire ». Peter Weishaupt, directeur de Conseil Suisse pour la Paix, présenta la requête : Le service militaire obligatoire est une contrainte militaire futile, qui restreint la liberté des jeunes hommes. Aucun autre pays en Europe n’entretient encore une si grande armée par rapport à sa population. Grâce à l’initiative, l’armée diminuerait en taille et deviendrait moins chère. Des moyens seraient ainsi libérés pour autre chose. Marianne Streiff, conseillère nationale PEV (BE), ne mâcha pas ses mots en s’opposant à l’initiative : « L’initiative provoquerait l’abolition de l’armée de milice. Ce n’est pas du tout de mon goût de participer à l’évincement du personnel de l’armée. » C’est une bonne chose que de jeunes gens se mettent au service. Depuis que, sous l’initiative du PEV, l’examen de conscience pour le service civil a été supprimé, il est désormais possible sans complications de choisir de servir autant en militaire qu’au service civil. Les délégués du PEV suivirent ce raisonnement et s’opposèrent clairement par 60 voix contre 24 à l’initiative « Oui à l’abrogation du service militaire obligatoire ».

 

Maja Ingold, conseillère nationale PEV (ZH), plaida ensuite pour un Oui à la loi fédérale sur la lutte contre les maladies transmissibles de l'homme. La loi entièrement révisée sur les épidémies facilite la maîtrise de crises au travers d’une identification, d’une prévention, d’un contrôle et d’une lutte adaptés aux exigences actuelles. La loi n’a, au fond, jamais été mise en doute. « Quand il s’agit de maladies transmissibles, il est évident qu’une base légale qui règle les compétences de la Confédération et des cantons est nécessaire, qu’une stratégie nationale est incontournable et qu’il faut impérativement une collaboration réglementée avec l’OMS et l’UE en cas de menaces sur le plan de la santé », expliqua Maja Ingold devant les délégués. Le seul point de controverse fut la vaccination obligatoire. Mais celle-ci est même réduite en comparaison à la loi actuelle. Yvette Estermann, conseillère nationale UDC (LU), ne se montra cependant nullement satisfaite de la nouvelle loi. Celle-ci permet, de par son contenu, une éducation sexuelle douteuse à l’école, ménage l’industrie pharmaceutique puisque la Confédération doit assumer la responsabilité de dégâts vaccinaux, ne tient pas compte de la compétence des cantons et transmet des données relatives à la santé à l’étranger sans protection suffisante. La loi actuelle sur les épidémies a fait ses preuves et la nouvelle loi n’est a priori pas meilleure. Les délégués du PEV n’ont pas été convaincus par ces arguments. Ils suivirent la proposition de Maja Ingold et votèrent avec 65 contre 15 voix clairement en faveur d’un Oui à la révision entière de la loi sur les épidémies.

 

Finalement, Marianne Streiff, conseillère nationale PEV (BE), présenta la révision de la loi sur le travail concernant les heures d’ouverture des shops des stations-service contre laquelle le PEV avait lancé un référendum dans le cadre de l’alliance du dimanche. Le travail de nuit et du dimanche doivent rester l’exception, souligna Marianne Streiff. L’interdiction en vigueur ne doit pas être encore davantage affaiblie. La protection des salariés et du dimanche comme jour de repos et jour férié ont la priorité. Seul le congé du dimanche permet des activités communes en famille, entre amis, avec associations et églises. Il est important maintenant de dire Non étant donné que le Parlement a donné son accord à une autre intervention lourde de conséquence: Sous prétexte de vouloir promouvoir le tourisme, la vente dominicale doit s’élargir immédiatement à toute la Suisse. « Il est particulièrement choquant que ce changement important doit être glissé à la dérobée sous la forme d’une ordonnance, retirant ainsi au peuple la possibilité de participer à cette décision. Si nous disons Non à l’extension des heures d’ouverture des shops des stations-service le 22 septembre, il est peu probable que le Conseil fédéral autorise par voie d’ordonnance la vente dominicale dans toute la Suisse », expliqua Marianne Streiff. Les délégués du PEV partagèrent cette opinion et décidèrent avec 81 contre 4 voix un Non à la révision de la loi sur le travail et à davantage de travail de nuit et du dimanche.

 

Schaffhouse, le 22 juin 2013/nh/cm/mc