L’UBS doit enfin se souvenir des valeurs réelles

L’UBS a-t-elle réellement tiré les bonnes leçons de sa débâcle? Pour le PEV, des doutes sont justi-fiés, si l’on considère la question des bonus. Si l’UBS se ravise et revient à des valeurs durables, telles la crédibilité ou l’auto-limitation, alors elle pourra croître de manière qualitative et trouver un chemin hors de la crise. Le PEV préconise par conséquent un droit de parole pour les actionnaires et l’Etat en matière de fixation de salaires et de bonus. Des rapports de gestion réguliers devraient être transmis au Parlement concernant l’utilisation de l’argent issu des impôts. De plus, un représentant de l’Etat devrait être présent au sein du conseil d’administration de l’UBS.

Aujourd’hui, l’UBS a rendu ses résultats publics et a pris position au sujet des 2 milliards de francs de bonus qu’elle a prévu de distribuer à ses employés, malgré le soutien étatique dont l’institution bénéficie. Le PEV exige que la question des valeurs ne passe pas à la trappe sur l’ordre du jour, mais que les valeurs suivantes soient prises en considération de manière sérieuse. La discussion sur les valeurs que le conseiller fédéral Hans-Rudolf Merz a préconisée lors de son discours d’ouverture à l’occasion du Forum Economique Mondial de Davos de cette année, n’a pas encore eu lieu.

 

Crédibilité et confiance : « La crédibilité et la confiance sont l’Unique Selling Proposition des banques suisses ! », souligne François Bachmann, Vice-Président du PEV Suisse. « Le rachat par la BNS des actions à risques et le prêt de 6 milliards a cependant fortement secoué ce fondement et cela dans le monde entier », poursuit-il. L’UBS entreprend beaucoup ces temps, afin de regagner la confiance de sa clientèle suisse. « Repeindre la façade ne suffit pas », ajoute Bachmann. Les exigences du PEV : l'UBS doit passer des paroles aux actes et à nouveau offrir plus largement des crédits aux PME , afin de relancer la création de valeur ajoutée et la création d’emplois dans le pays.

 

Responsabilité et auto-limitation : c’est là que l’effondrement des valeurs au sein du management bancaire est apparent. Durant des années, des salaires fantaisistes, qui n’avaient rien à voir avec une gouvernance d’entreprise sérieuse, ont été versés sur la base de gains boursiers. Aux objections de la société et de la politique, l’on a répondu qu’il était nécessaire d’appâter les meilleurs, afin qu’ils n’aillent pas voir chez les concurrents.Les bonus ont été assurés de manière contractuelle, et cela indépendamment des bénéfices annuels de l’entreprise, et sont ainsi devenus une part intégrante du salaire. Les exigences du PEV : l’UBS doit revoir fondamentalement son système salarial et accorder aux actionnaires le droit de décision pour la fixation des salaires des cadres supérieurs, comme cela est demandé dans l’initative « contre les rémunérations abusives ». L’Etat, en tant qu’actionnaire,doit insister sur cette refonte salariale.

 

Durabilité et solidarité : Le conseiller fédéral Merz a appelé à faire revivre des valeurs en partie oubliées au sein du système bancaire suisse. Cela implique que les règles et principes financiers, qui étaient en vigueur dans la place financière suisse pendant des siècles, redeviennent le socle des institutions bancaires suisses. Le vice-président du PEV François Bachmann appuie cela : « ´Swiss Banking´doit à nouveau devenir synonyme d’investissements avisés dans des projets qualitativement éprouvés de l’économie réelle, qui créent de la valeur réelle pour le bien de la majorité de la société ».  Les exigences du PEV : l’UBS doit régulièrement soumettre au Parlement ses rapports de gestion concernant l’investissement de l’argent issu des impôts. Jusqu’à la vente/l’amortissement des actions reprises par la BNS, un représentant de l’Etat doit occuper un siège du conseil d’administration de l’UBS.

 

Ces valeurs permettront que la croissance durable et de qualité, que le conseiller fédéral Merz mentionnait dans son remarquable discours d’ouverture du Forum Economique Mondial comme étant le seul chemin pour sortir de la crise, soit fondée sur des bases solides. La crise de l’UBS pourrait ainsi devenir une chance pour le système bancaire et l’économie suisses !

 

Zurich, le 10 février 2009/fb/nh/mh