Lors de ses débats de la semaine prochaine le Conseil national discutera deux crédits-cadres pour le financement futur de l’aide suisse au développement : entre 2009 et 2012, le DFAE souhaite investir 4.5 Mia de francs suisses dans 12 pays cibles en accord avec les objectifs du millénaire pour le développement de l’ONU. S’y ajouteront, pour le même laps de temps, 0.8 Mia de francs suisses que le DFE utilisera pour des mesures économiques et commerciales en collaborations avec différentes agences de l’ONU et avec la Banque mondiale.
Le soutien du PEV à l’aide au développement est sans réserves. « Nous voulons nous montrer solidaires avec les pays en voie de développement », souligne Walter Donzé, conseiller national (PEV, BE) et président de l’organisation humanitaire tearfund de l’Alliance Evangélique. Donzé exige une augmentation de l’aide suisse au développement à 0.7% du PNB (actuellement 0.4%) : c’est une condition sine qua non afin d’obtenir un des objectifs du millénaire pour le développement de l’ONU, à savoir réduire la pauvreté de la moitié jusqu’à l’an 2015. « Lors de la campagne de la loi sur l’asile les partisans ont encore et encore préconisé que l’on ferait mieux d’aider les personnes dans leur pays d’origine. Nous avons la possibilité maintenant de passer de la parole à l’acte. » A part l’augmentation de l’aide au développement Donzé souhaite également augmenter l’efficience des programmes d’aide au développement, faire valoir l’influence de la Suisse au sein des institutions financières internationales, demander une gestion économique plus humaine et plus juste, assurer le plein accès des pays émergents à nos marchés jusque-là protégés et combattre énergiquement la corruption et la mauvaise gestion.
Heiner Studer, président du PEV Suisse, souligne la nécessite de la lutte globale contre la pauvreté. « L’augmentation de l’aide suisse au développement à 0.7% est indispensable. Déjà en octobre 2005 j’ai demandé au Conseil fédéral d’élaborer un calendrier – présenté maintenant par la Commission de politique extérieure. Le PEV soutiendra sa demande d’une augmentation graduelle. » La part du gâteau qui revient aux organisations humanitaires pour la collaboration avec les partenaires dans les pays concernés doit être augmentée de manière significative. Ainsi l’ont décidé les délégués du PEV en adoptant en octobre 2005 une résolution (La lutte contre la pauvreté globale: 7 revendications politiques). Une autre demande concerne la remise de la dette publique des pays émergents, le renforcement de la loi sur le blanchiment d’argent et l’adaptation du secret bancaire en renonçant à la distinction entre fraude fiscale et évasion fiscale.
Zurich, le 6 juin 2008/nh/sh