La Suisse se nourrit de son héritage chrétien

La Suisse se nourrit de son héritage chrétien

Le comité central du Parti Evangélique Suisse (PEV) a décidé de préparer une initiative populaire pour ancrer le rôle de l’héritage chrétien dans la Constitution suisse. Le texte est actuellement en consultation avant qu’une Assemblée des délégués du PEV ne décide de son lancement définitif.

Lors de sa réunion vendredi passé à Moutier, le comité central du PEV Suisse a décidé d’élaborer une initiative populaire complétant l’art. 72 de la Constitution suisse (Eglise et Etat). Un nouvel alinéa stipulera que la Suisse se nourrit de son héritage chrétien.

 

Le PEV s’engage depuis longtemps à ce que l’importance des valeurs et traditions chrétiennes de la Suisse soient explicitement mentionnées dans la Constitution. Les débats concernant la légitimité de certaines traditions chrétiennes sont de plus en plus fréquents. La seule mention du passé chrétien de la Suisse ne suffit pas. Le fait que la Suisse et ses acquis historiques ont été construits sur une base de valeurs chrétiennes doit être explicitement ancré dans la Constitution.

 

Le paysage religieux change en Suisse : le christianisme est devenu une religion parmi d’autres. Cette perte d’importance suscite des craintes et se traduit malheureusement en interdits, comme le montre la votation du 29 novembre dernier. Le PEV veut contrer cette culture de la peur avec une démarche positive, en ancrant dans la Constitution l’importance de l’héritage chrétien et en légitimant ainsi le rôle du christianisme et les traces de cet héritage. La formulation provisoire « La Suisse se nourrit de son héritage chrétien » indique que cette référence ne s’oriente pas vers le passé, mais que cet héritage nous influence encore aujourd’hui dans nos choix.

 

La discussion autour du texte définitif n’est pas terminée. Le PEV envisage aussi de proposer un alinéa sur la tolérance qui stipulerait que les églises et communautés religieuses sont tenues de contribuer à une cohabitation pacifique et qu’elles doivent respecter les droits de l’homme, la démocratie et l’Etat de droit.

 

Aucun changement n’est prévu quant aux responsabilités respectives des cantons et de la Confédération ou aux libertés de conscience et de croyance (art.15). Il est à noter que les communautés religieuses ressentent souvent comme une lacune qu’aucun vis-à-vis officiel n’existe au niveau national pour discuter les questions qui les concernent. Cette lacune pourrait être comblée si la Constitution définissait clairement que la Confédération maintient des contacts réguliers avec les Eglises et communautés religieuses actives à un niveau national.

 

Le comité suisse du PEV prévoit de prendre contact avec les autres organes du parti, avec les églises et les organisations proches du PEV pour une procédure de consultation avant de finaliser la formulation. La décision sur le lancement de l’initiative incombe à l’Assemblée des délégués du PEV Suisse.

 

Berne, le 23 mars 2010/nh/sh/fb