Israël: pour une couverture médiatique équilibrée!

Israël: pour une couverture médiatique équilibrée!

60 ans après la fondation de l'Etat d'Israël, le PEV appelle tous les acteurs concernés à reconnaître sans réserve son droit à l'existence et à s'engager pour une solution pacifique du conflit israélo-palestinien ; solution qui tienne également compte des droits des Palestiniens. La Suisse est appelée à poursuivre une politique équilibrée au lieu de critiquer unilatéralement les violations des droits de l'homme commises par Israël, comme l'a fait le Conseil fédéral à de multiples reprises. Par ailleurs, le PEV encourage les médias à veiller à une couverture médiatique équilibrée.

Mercredi prochain, Israël fêtera ses 60 ans d'existence. Le 14 mai 1948 David Ben-Gurion a proclamé l'existence de l'Etat d'Israël, suite à la décision de l'ONU, en novembre 1947, de départager le protectorat britannique en deux Etats. Le lendemain déjà, Israël a été attaqué par la Ligue arabe, et on peut le qualifier de miracle que les 600'000 juifs qui vivaient à l’époque en Palestine n'ont pas seulement survécu mais encore pu repousser les armées arabes. Malheureusement, le conflit perdure et une solution équitable semble encore loin. On aurait dû saisir l'occasion, en 1948, lors de la conclusion de l'armistice, de faire la paix avec les Palestiniens et de leur octroyer le droit de proclamer un Etat indépendant.

 

Le Parti Evangélique Suisse (PEV) félicite l'Etat d'Israël et ses citoyens et citoyennes pour ses 60 ans d'existence. Israël a accompli un travail énorme en quelques décennies, a construit une démocratie fonctionnelle, s'est forgé une identité propre et se place aujourd'hui, dans bien des statistiques, parmi les 20 premiers pays. Tom Segev, historien israélien, qualifie ces différents acquis correctement « un des succès les plus dramatiques du 20e siècle ». Afin de garantir la pérennité de l'Etat d'Israël, le PEV appelle tous les acteurs à reconnaître, sans réserve, son droit à l'existence sur le territoire de la Palestine, où le peuple juif a ses racines historiques. En même temps, il est impératif que toutes les parties concernées s'engagent de toutes leurs forces à trouver une issue pacifique à ce conflit. Il est urgent de trouver une solution qui prend également en compte les droits des Palestiniens et qui apporte un soulagement aux terribles souffrances des populations civiles.

 

Le PEV regrette infiniment que le Conseil fédéral ait adopté une ligne politique si peu équilibrée par rapport au conflit au Moyen-Orient. Par ces propos, la Suisse s’est décrédibilisée et des années d’engagement ont été réduites à néant. Il ne peut s’agir, pour la Suisse de critiquer de manière présomptueuse le non-respect des droits de l’homme, comme la Ministre des affaires étrangères l’a fait à plusieurs reprises et de manière unilatérale envers Israël. L’objectif doit être d’aspirer à une politique de neutralité active telle que décrite dans l’art. 54,2 de la Constitution suisse : « La Confédération s’attache à préserver l’indépendance et la prospérité de la Suisse; elle contribue notamment à soulager les populations dans le besoin et à lutter contre la pauvreté ainsi qu’à promouvoir le respect des droits de l’homme, la démocratie, la coexistence pacifique des peuples et la préservation des ressources naturelles. » Ceci inclut évidemment une politique qui met l’accent sur le respect des droits de l’homme, mais qui va au-delà et offre continuellement ses bons services et la volonté d’offrir une aide substantielle.

 

A l’occasion du 60e anniversaire de la proclamation de l’Etat d’Israël, l’observateur attentif a une fois de plus pu constater combien la discussion autour du droit à l’existence d’Israël est chargé émotionnellement. La société « Suisse – Palestine » organise ses activités sans vergogne sous le titre « 60 ans de naqba » et qualifie ainsi la création de l’Etat d’Israël, décidée nota bene par l’ONU, de catastrophe. En même temps, quelques conseillers nationaux mijotent une soupe plutôt indigeste et visitent ces jours-ci les territoires autonomes ; le moment du voyage est particulièrement sensible et peut être perçu comme une provocation inutile des Israéliens. Cet acharnement à faire du lobbying pour ou contre l’Etat d’Israël est peu compréhensible et ne peut être expliqué que par une composante spirituelle qui découle de l’importance d’Israël pour les trois religions monothéistes, et des Juifs comme peuple élu de Dieu.

 

Enfin, le PEV partage le point de vue de Reto E. Wild dans le Tages Anzeiger du 3 mai 2008, dans lequel il qualifie la couverture médiatique envers Israël de particulièrement négative et peu équilibrée. Ce déséquilibre est particulièrement dommage et ne rend pas compte du niveau généralement élevé des médias suisses. Le PEV encourage par conséquent les Suissesses et Suisses - et plus particulièrement les journalistes – à observer attentivement ce qui se passe au Moyen Orient et de relater autant que possible la situation objective des faits.

 

Zurich, le 9 mai 2008/nh/sh