Délégués du PEV Suisse: pas de pitié pour Ecopop

Délégués du PEV Suisse: pas de pitié pour Ecopop

L’initiative Ecopop n’a eu aucune chance lors de l’assemblée des délégués du Parti Evangélique (PEV) à Fribourg. Selon les délégués, l’initiative ne permet pas d’atteindre le but visé et nuirait à l’économie. Le PEV propose aussi de refuser l’initiative de l’UDC sur l’or, estimant que les conditions proposées seraient trop contraignantes pour la BNS. Les délégués décidèrent en revanche un Oui à l’initiative « Halte aux privilèges fiscaux des millionnaires » puisqu’une imposition forfaitaire serait anticonstitutionnelle et injuste à l’égard des simples citoyens.

La présidente critique l’initiative sur l’asile de l‘UDC

„Il y a 150 ans presque jour pour jour, la première convention de Genève fut signée“ : c’est avec ces paroles que la présidente du PEV Marianne Streiff ouvra l’assemblée des délégués à Fribourg. Elle souligna que les initiatives récemment annoncées au sujet du droit humanitaire, de l’aide au développement ou de l’asile vont directement à l’encontre de la tradition humanitaire si chère à la Suisse. Elle fustigea notamment l’initiative UDC annoncée sur l’asile: « Cette proposition est inhumaine et ni chrétienne ni solidaire par rapport aux Etats voisins », en appelant les délégués à s’élever contre ce genre de développements.

Ensuite les délégués du PEV décidèrent des trois consignes de vote pour les sujets du 30 novembre.

 

Non ferme à l’initiative Ecopop

L’initiative de l’association « Ecopop » exige une limitation de la croissance démographique ainsi que, dans le cadre de l'aide internationale au développement, un investissement plus important dans la planification familiale volontaire.  « Cependant l’immigration dépend aujourd’hui avant tout de la situation économique de la Suisse et de la demande corollaire de main d'œuvre qualifiée », rétorqua Marianne Streiff, conseillère nationale PEV. L’initiative Ecopop veut introduire un plafond rigide pour l’immigration. Cette restriction aurait des effets désastreux sur l'économie. En outre, l’initiative n’est pas compatible avec l'accord sur la libre circulation des personnes entre la Suisse et l'UE. « Si la Suisse distribuait encore des préservatifs dans les pays du Tiers Monde, parce que ces pays seraient responsables du mitage auto-infligé de la Suisse, alors l’image de la Suisse serait durablement endommagée», dit la présidente du parti Marianne Streiff. Tout en partageant les craintes des initiants quant à l’impact environnemental de la croissance démographique et du mitage, les délégués estimèrent que l’initiative d’Ecopop n’était pas le bon moyen pour résoudre ces problèmes et proposèrent le Non à l’initiative Ecopop avec 67 contre 7 voix.

 

Dumping fiscal pour les millionnaires critiqué

Le PEV recommande le Oui à l’initiative « Halte aux privilèges fiscaux des millionnaires ».  Maja Ingold, conseillère nationale du PEV, déclare: « Des privilèges fiscaux pour les personnes physiques sont irrecevables et représentent une entrave importante au principe de l’équité fiscale ». Il s’agirait d’une violation de l'ordre constitutionnel. De plus, la plus-value économique des impositions forfaitaires serait très controversée, selon Maja Ingold. Les recettes fiscales des 5600 multimillionnaires se montèrent en 2012 qu'à un demi pour cent des recettes fiscales. « L’imposition forfaitaire est injuste et antisociale envers tous les citoyens imposés normalement », insista Ingold en faveur de l’initiative.  Les délégués critiquèrent surtout le dumping fiscal pratiqué par la Suisse et de moins en moins toléré à l’étranger, en soutenant que notre qualité de vie était une garantie suffisante pour que les millionnaires en question ne décident pas subitement de partir et décidèrent ensuite lors du vote final un Oui à l’initiative populaire « Halte aux privilèges fiscaux des millionnaires » avec 73 contre 5 voix.

 

Accumulation d’or : fausse sécurité

L‘initiative « Sauvez l'or de la Suisse » veut obliger la Banque nationale suisse (BNS) à détenir au moins 20% de ses actifs sous forme d'or. En raison de la crise financière et économique, la BNS a abaissé les taux d'intérêt quasiment à zéro et a introduit un cours de change minimal face à l’euro. Cela a fait chuter la part d’or des actifs à 7%. Si l’on voulait, à l’heure actuelle, augmenter la part d’or à 20%, il serait nécessaire d’acheter de grandes quantités d’or pour un montant total de 63 milliards de francs suisses. Selon l’initiative populaire, ces réserves d’or ne pourraient pas être revendues lorsque la situation économique et financière se détend, ce qui conduirait à une accumulation malsaine d’or. « Les placements en or sont loin d’être sans risque. L’or peut aussi se déprécier massivement », avertit Maja Ingold, conseillère nationale PEV. De plus, la marge de manœuvre de la BNS serait beaucoup trop réduite avec une proportion minimale rigide d’or, expliqua Maja Ingold. Avec l’acceptation de l’initiative, il serait beaucoup plus difficile pour la BNS d’appliquer une politique monétaire servant les intérêts du pays. L’acquisition d’Euros pour soutenir l'industrie d'exportation suisse serait, par exemple, pratiquement plus possible. Les délégués du PEV refusèrent par conséquent l’initiative sur l’or avec 71 contre 1 voix.

 

Site web du PEV: www.evppev.ch

 

Fribourg, le 23 août 2014 / jdr/cm

 

 

Pour tout renseignement :

Marianne Streiff-Feller (BE), présidente du PEV Suisse, conseillère nationale: 079 664 74 57

François Bachmann (VD), vice-président romand du PEV Suisse : 079 668 69 46

Maja Ingold (ZH), conseillère nationale : 079 339 23 22

Christian Meyer, coordinateur romand du PEV Suisse : 079 948 68 93

Joel Blunier, secrétaire général PEV Suisse : 076 379 76 79

Jean-Daniel Roth, chargé de communication du PEV Suisse : 079 193 12 70