Aucun doute pour le Parti Evangélique (PEV): les Tactilo doivent être interdits. «Le Conseil fédéral doit enfin s’attaquer à la révision de la loi sur les loteries », constate Heiner Studer, président PEV Suisse. « Nous ferons des propositions dans ce sens au Conseil national ce printemps.» Les cantons, la Loterie Romande et Swisslos ont en effet obtenu au Tribunal Administratif Fédéral qu’environ 700 Tactilo puissent à nouveau être mis en service dans les kiosques, cafés et bars, contrairement aux « machines à sous » qui ne sont autorisées que dans les casinos.
L’argumentation de la Loterie Romande au TAF était basée sur l’appréciation qu’il s’agit d’une loterie où les gains sont planifiés d’avance et ne peuvent pas être influencés par l’adresse du joueur. Pour le PEV, cette distinction technique sur le mode de distribution des gains n’enlève rien aux responsabilités vis-à-vis des personnes potentiellement dépendantes : toutes les machines à potentiel de dépendance ne peuvent être autorisées que dans des endroits surveillés. Cette restriction permet déjà aujourd’hui de repérer les personnes dépendantes et de leur interdire l’accès, si cela devait s’avérer nécessaire. Sont concernés les jeux de type Casino, qui permettent un gain immédiat pouvant tout de suite être réinvesti, ce qui peut être catastrophique pour des joueurs compulsifs ou dépendants s’ils sont laissés seuls face à la machine. Des experts comme notamment le psychiatre zurichois Mario Gmür ont d’ailleurs qualifié les Tactilo de « jeux ruineux non-stop et à haut potentiel de dépendance».
Le PEV estime que minimiser la dépendance au jeu est une grave erreur, car les conséquences immédiates pour les personnes dépendantes et leur famille sont très graves. Plus tard, quand les personnes concernées commenceront à dépendre de l’aide sociale, c’est la communauté toute entière qui devra passer à la caisse : c’est cher payé pour les soi-disants bienfaits de la Loterie Romande !
Berne, le 2er février 2010/nh/sh/fb