Non à l'nitiative populaire «Pour un revenu de base inconditionnel»

Prise de position du PEV

Non à l'initiative populaire «Pour un revenu de base inconditionnel»

L'assemblée des délégués du PEV Suisse du 2 avril 2016 a décidé par 23 Oui, 97 Non et 5 abstentions contre l’initiative du revenu de base inconditionnel. Maja Ingold, Conseillère nationale PEV : «Le travail doit être rentable, et s'il ne l'est pas, nous avons un problème de motivation».

En bref

L'initiative d'un groupe sans appartenance politique et confessionnelle veut contraindre la Confédération d'introduire un revenu de base inconditionnel qui assurerait une existence digne et permettrait la participation à la vie publique à toute la population.

Arguments du PEV

  • Avenir des systèmes sociaux : Même avec un revenu de base de 2500 francs, il est à peine possible d'abolir l'assurance-vieillesse et survivants, la prévoyance professionnelle, l'assurance invalidité, l'assurance-chômage, l'assurance-maladie et accidents, les allocations pour perte de gain et les allocations familiales. En outre, le système de la sécurité sociale comprend également des prestations liées aux besoins (AVS, AI, réductions de primes, etc.). La relation entre assurances sociales et revenu de base n'est pas clarifiée. L'initiative ne conduit pas à une simplification mais à une complexification du système social suisse savamment harmonisé.
  • Financement et conséquences financières : 153 mia de francs sont nécessaires, ce qui correspond à 26 pour cent du PIB de l'an 2012. 128 mia de francs devraient être puisé sur les revenus salariaux existants et environ 25 mia devraient être trouvés ailleurs. Pour les entreprises étrangères et les bénéficiaires de hauts revenus, ce serait moins attractif de venir s'installer en Suisse.
  • Pas d'équité en matière de besoins : Une aide à l'auto-assistance fondée sur les besoins est la clé d'un état social qui s'oriente à des gens réels et non pas à un idéal. Garantir un revenu de base là où il n'y a pas de besoin, c'est donner trop, et là où il y a réellement un besoin, c'est donner pas assez. Nous devons soutenir là où l'individu ne dispose pas de sa pleine capacité de travail. Et si nous voulons investir de façon socialement responsable, alors dans le potentiel de chaque individu, afin de mobiliser ses propres forces.
  • Salaires en baisse : Les expérimentations du passé dans le domaine du revenu de base, comme dans le système Speenhamland au 18ième siècle en Angleterre, ont conduit non pas à une amélioration mais à une diminution des salaires.
  • Découplage du travail et du revenu : Le travail doit être rentable. S'il ne l'est pas, nous avons un problème de motivation. La responsabilité personnelle et l'incitation à l'activité professionnelle disparaissent. Justement les jeunes personnes seraient dépourvues de la motivation nécessaire pour l'accès au travail rémunéré si le revenu de base leur garantie une condition de vie acceptable.
  • Art. 12 Cst : L'objectif de permettre à toute personne de vivre dignement fait déjà partie de la Constitution fédérale.
  • Le texte de l'initiative n'est pas suffisamment concret : La hauteur correcte du revenu de base et ce qui deviendrait des assurances sociales est encore entièrement ouvert.