Le Tribunal fédéral a tranché sur la base du fonctionnement technique du Tactilo, qui est effectivement une loterie. « Pour le joueur, ces appareils sont cependant aussi dangereux que les machines à sous », souligne Maja Ingold, conseillère nationale du PEV. Sa motion « Automates de loterie : au casino ! »(10.3426) doit permettre au législateur revenir à l’intention de la loi, soit de protéger les victimes potentielles en soumettant les automates à la loi sur les casinos et leurs obligations de protection sociale.
Les automates à loterie ne sont pas anodins, ils incitent le joueur à jouer plus longtemps et à une cadence très haute, ce qui induit rapidement une dépendance, selon les experts. Ce jeu ruineux pour les joueurs est très profitable pour la Loterie Romande : en 2008, ses 700 automates ont généré un chiffre d’affaires de 107.1 millions, ce qui représente 419 francs de revenu net par automate et par jour. A noter que les gains restitués aux joueurs ont déjà été soustraits de ces montants! Mais la dépendance au jeu n’est pas juste une décision personnelle du joueur ; sa famille, son entourage, son travail en souffrent également. La société découvre souvent ces drames seulement lorsque le joueur n’arrive plus à faire face à ses factures, tombe à l’assistance sociale ou en faillite personnelle.
Des personnes proches de la Loterie Romande ont lancé l’initiative « Pour des jeux d’argent au service du bien commun » dont le contre-projet vient d’être approuvé par la commission du Conseil des Etats. Le PEV s’indigne que les cantons continuent à avoir de multiples casquettes face à la Loterie Romande : ils approuvent les automates, ils les contrôlent et ils encaissent une partie des bénéfices ! De cette manière, ni les cantons ni la Loterie Romande, nonobstant ses discours lénifiants sur la prévention, n’ont un réel intérêt à limiter les dégâts sociaux que ces automates occasionnent.
Le PEV estime que minimiser la dépendance au jeu est une erreur : les conséquences immédiates pour les personnes dépendantes et leur famille sont graves. Quand les personnes concernées commenceront à dépendre de l’aide sociale, c’est nous tous qui passerons à la caisse : c’est cher payé pour les soi-disants bienfaits de la Loterie Romande !
Berne, le 4 février 2011/nh/fb/cm